Les conférences introductives

  Vendredi 25 avril 2014 – Matinée

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Pr. Jean-Luc DUMAS, Doyen de la Faculté de Médecine de Bobigny (UFR SMBH)

présentation de 6,42 minutes en début de vidéo

Conférence introductive

Pr. Jean-Luc HAROUSSEAU, Président de la Haute Autorité de Santé,

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suite de la contribution introductive du Pr Jean Luc Harousseau

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Cliquer sur l’image ci-dessous pour ouvrir la présentation diapositive du Pr Jean-Luc HAROUSSEAUConférence_Pr_J-L_HAROUSSEAU

Vendredi 25 avril 2014 – Après-midi

Conférences introductives

Dr. Patrick BOUET, Président du Conseil National de l’Ordre des Médecins

                                                               Ordre National des MedecinsPatrick Bouet

Dr Iona HEATH, ancienne Présidente du  Royal College of General Practitioners

Royaume Uni

Iona Heath photo colloque 2014Cliquer sur l’image pour ouvrir la présentation

 

Cliquez ici pour entendre Dr Iona HEATH

Samedi 26 avril 2014 – Matinée

Conférence introductive

Pr. Didier SICARD

Ancien Président du Comité Consultatif National d’Ethique

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Résumé de l’intervention de Didier Sicard

La voix du malade, c’est le thème d’un congrès international. Le contraste entre un lieu qui pense, comme ici, et un lieu qui incante et qui disserte, est particulièrement spectaculaire. Parce que la « voix du malade », si j’y étais intervenu, j’aurais fait un conférence sur « la voix de son maître ». Dans la mesure où effectivement, les malades sont pris dans le piège de la médecine.

Je voudrais tenter de réfléchir pendant une demi-heure sur au fond les trois questions qui me paraissent essentielles :

Qu’est-ce-que je fais devant mon malade ? (avec de beaux discours sur l’inanité de tel ou tel dépistage)
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Comment peut-on en sortir ?

Au fond, est-ce qu’il faut être pessimiste ou bien optimiste ?
Cette question est celle de la lucidité. Essayer de comprendre l’amont et l’aval.
Plutôt que de se focaliser sur telle absurdité économique, médicale, scientifique sur tel ou tel dépistage.

Essayer de réfléchir en se décentrant.

La médecine n’a de sens que si elle est regardée de l’extérieur et non pas à l’intérieur.

Pour commencer, je partirais de l’expérience récente que j’ai eu, c’est-à-dire avec mon rapport sur la fin de vie (ici), laquelle me paraît être le paradigme, au fond, l’essentiel qui rassemble la surmédicalisation qui se confronte à la sous médicalisation.

Surmédicalisation, parce qu’en France, la mort est considérée par la médecine comme un échec, ce qui est le comble de l’absurde.

Les jeunes médecins sont entraînés à penser que la faillite du corps, c’est la responsabilité de la médecine et par conséquent, il faut s’acharner. Alors il y a des Lois qui disent que l’acharnement thérapeutique c’est illégal. Il n’y a jamais eu le moindre jugement qui ait reproché à quiconque de s’acharner. Et peut être que l’acharnement le plus subtile, le plus larvé, le plus souterrain, c’est ce qu’on appelle la chimiothérapie palliative.

Lorsqu’un malade n’a plus d’espoir thérapeutique : soit un myélome, un cancer digestif métastasé, un cancer bronchique métastasé. Il faut que la médecine garde l’espérance.

Donc, on va lui donner le mot chimiothérapie et puis le mot palliatif, puisqu’il faut perdre l’idée que cette chimiothérapie sera curative. Simplement, on oublie que derrière le palliatif, il y a un malade.
Et le malade, lui, il voudrait vivre…

Ma fonction que j’ai actuellement (Président du comité d’experts de l’Institut des données de santé), me permet d’être plus lucide. Il y a de trop nombreuses ordonnances de 10 médicaments. Concernant l’accès aux données de santé, on est à la remorque des Italiens, des Espagnols …

La médecine est piégée par l’économie. Les fonds de pension ont bien compris que l’humain angoissé est prêt à dépenser n’importe quoi. Les enjeux économiques et techniques l’emportent largement sur l’intérêt des personnes. Exemple, le marché du gène.  L’économie devient le surplomb. L’idée que le droit est totalement indifférent à l’économie. L’économie va orienter ce que va être la médecine du futur.

La notion même de dépistage est articulée à ceux qui touchent de l’argent. Le dépistage est une aliénation. Un Coloscan coûte beaucoup moins cher qu’une coloscopie. On a complètement délégué la technique à l’étranger. Délégation sur la technique auquel nous n’avons aucun contrôle.

La prévention, ça demande de la compétence, fait appel à la sociologie, à l’anthropologie. Il y a une défaillance collective dans tout cela. Jean Luc Harousseau disait  » Avastin, Lucentis «, c’est le même labo. Les effets sont rigoureusement identiques. C’est l’argent public qui est gaspillé. On interdit aux hôpitaux publics d’utiliser l’Avastin. Le patient, il faudrait l’informer sur tout. Cette réflexion est totalement absente des débats. A Harvard, on recentre la relation médecin- malade. Le malade revient au cœur du système. Le plus grand mythe (en France), c’est l’information du malade.  La technologie n’est plus un outil de déification. Les USA ont pourtant le système de santé le plus inégalitaire au monde.

La France a une stratégie de santé au doigt mouillé. Le politique n’a que deux choix : Le courage, et alors sa chute ou l’immobilisme et la paix sociale. L’évidence scientifique n’a pas la capacité à être transférée sur la décision politique. Je tiens à signaler le travail extraordinaire d’Alain Cordier. Un rapport des plus complets. La ministre a considéré ce rapport trop utopique…

Pour conclure,

– Un propos optimiste : Les médecins doivent renoncer à attendre de l’Etat,
– Et un danger, le médecin qui devient l’esclave du marché,
– Mais le médecin génère le respect, s’il décide.

Il doit être un médecin responsable, porteur du futur.

 

 

 

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