Ce blog a pour objectif d’apporter au plus grand nombre l’information la plus complète et la plus incisive possible sur les mécanismes occultes du monde de la santé. En effet, sous couvert de l’intérêt des patients, et aussi de plus en plus des bien-portants, sont mises en oeuvre des méthodes diagnostiques, des traitements médicaux et chirurgicaux, en réponse à des demandes de soins mais aussi à l’issue de programmes de dépistage, sans que leurs bénéfices soient solidement établis, et souvent sans que leurs risques aient fait l’objet d’une évaluation ni d’une information complètes.
Si beaucoup d’acteurs du système agissent avec sincérité et parfois naïveté selon des règles établies parfois depuis des décennies et d’autant plus difficiles à modifier- coexistence de deux secteurs d’hospitalisation, public et privé de logiques différentes, paiement à l’acte, liberté de prescription et d’installation- certains en exploitent les faiblesses à la faveur d’une opacité largement partagée malgré une pression sociale croissante.
C’est bien sûr l’argent presque toujours, l’illusion du pouvoir et d’une renommée médiatiques quelquefois, qui sont les leviers de toute une économie reposant sur la tromperie et la falsification des essais cliniques, la corruption des experts et les conflits d’intérêt. Le laxisme des agences du médicament et des autorités sanitaires en général, leur réticence à reconnaître leurs erreurs passées et à en corriger les conséquences, font le reste. C’est le domaine du médicament qui est le premier concerné car il représente un marché considérable pour une industrie qui, faute d’innovation recourt à l’invention de maladies (« nous avons le médicament, il faut trouver une maladie ») dont des techniques de marketing douteuses assurent la promotion.
Le champ des dépistages et des pratiques cliniques, très généralement exclu des études contrôlées, procède de manipulations de l’opinion et de l’opinion médicale que souvent rien ne vient remettre en cause. Ce n’est qu’assez récemment, en France, que le dépistage du cancer du sein a vu son intérêt contesté, ce qui a permis d’avancer sur la nécessité d’informer les femmes, et que le dépistage organisé du cancer de la prostate a pu être évité. Pour autant, de nombreuses pratiques, diagnostiques ou à visée thérapeutique, prospèrent en routine, sans efficacité prouvée, et parfois même malgré des preuves d’inefficacité. Ainsi en est-il par exemple de la chirurgie de la lombalgie et du « lavage articulaire » du genou pour arthrose. Le risque est ici moins sériel, et, sauf épisode de type clinique du sport, la curiosité des médias ne sera pas stimulée par des mauvais résultats qui ne sont que cliniques, lombalgies et douleurs radiculaires rebelles. La douleur, pour rien, et la dépense, pour rien aussi, n’en demeurent pas moins.
Peu nombreux sont ceux qui résistent, cherchent et dénoncent, et parviennent à se faire entendre, dans la presse, la presse médicale, les congrès, colloques et séminaires. Une voix de plus ne sera pas de trop.