1ère Plénière – Vendredi 25 avril 2014 – Matinée
Matthieu YVER, Médecin anatomo-pathologiste : « Un tiers de col de l’utérus normaux après ablation »
Luc PÉRINO, Médecin généraliste : « Si l’on prend le point de vue de la biologie, il n’y a pas une personne de plus de 15 ans qui ne soit pas porteuse de cellules cancéreuses. Il faut définir la maladie cancéreuse, laquelle doit correspondre au « cancer clinique » »
Jean-Pierre VALLÉE, Médecin, Rédacteur en Chef de la Revue « Médecine » : On va vers une médecine qui va traquer le « plus petit cancer » alors que l’on ne sait pas définir le cancer »
Michel THOMAS, Médecin Interniste, Professeur de Médecine : Il est nécessaire de revoir la nosologie. Ne plus appeler cancer ou carcinome des lésions qui ne sont pas évolutives »
Omar BRIXI, Médecin de Santé Publique : « La surmédicalisation existe aussi dans les pays en voie de développement »
Pierre GALLOIS, Médecin, Président Fondateur de l’UNAFORMEC : « Dans une étude ancienne il avait été montré que 50% des patients de moins de 50 ans autopsiés et jusqu’à 75 à 80 % des plus âgés, avaient un cancer de la prostate. Cela aurait été catastrophique de leur faire une biopsie… »
2ème Plénière – Vendredi 25 avril 2014 – Après-midi
Marc GRASSIN, Philosophe, docteur en pharmacie,
docteur en éthique médicale et santé publique
« Mise à disposition technique et portance humaine »
Résumé de son intervention en plénière : Comment comprendre la « sur » ou la « sous » médicalisation ? La question de la portance sociale
La prise en charge médicale et soignante ne peut faire l’économie d’une prise de recul sur ce qu’elle met à disposition. La fragilité inhérente liée à la maladie est renforcée par la fragilité personnelle et la fragilité sociale. Que mettons-nous à disposition pour les malades ? Le réflexe inhérent de la longue tradition de la médecine occidentale moderne est la mise à disposition technique liée à la dimension opérativiste de ses progrès. S’il ne s’agit pas de renoncer à cette réponse nécessaire, il s’agit mesurer en quoi elle conduit à oublier d’autres formes de mise à disposition tout aussi nécessaires. L’homme est avant tout celui qui est porté et qui ne survit que grâce à des modalités de support et de portance. Il n’y a pas d’homme sans portance, sans liens porteurs. La portance technique remplace progressivement les portances symboliques, relationnelles. La problématique de la « sur » et de la « sous » médicalisation (ce qui revient à poser la question de la qualité de nos réponses) s’interprète comme la prévalence par excès ou par défaut de la mise à disposition technique. Il faut repenser l’offre et la réponse à la crise que représente la maladie par le questionnement sur la portance du lien, du social, de la parole. Alors il deviendra possible de penser et d’envisager l’excès et le défaut comme une défaillance, un risque de réductionnisme et donc d’une déshumanisation, même si elle apparaît civilisé du fait de la mise à disposition des moyens techniques. La problématique du colloque pose subtilement une question plus large et plus vaste, celle de la manière dont nous construisons un lien social cohérent qui assume la complexité humaine…
Verbatim :
Marc GRASSIN : « On fabrique de la fragilité » ; « Défaillance sociale de la médecine ou pathologie sociale, à l’origine de la sous- sur-médicalisation » ; « Le soins, c’est la mise à disposition de support »
Luc PÉRINO : « Le détournement de l’attention vers la technique »
3ème plénière – Samedi 26 avril 2014 – Matinée
A propos de l’atelier N°5 dont une synthèse a été présentée par Maïlys MICHOT-CASBAS :
Pr. Véronique GUIENNE : « Problème du temps dans la prise de décision » ; « Transgression des normes d’excellence du milieu »
Fabien DRUON, Interne en Médecine Générale, présente une synthèse des interventions de l’atelier N°6, consacré aux « Médicaments essentiels »
Claude RAMBAUD, Vice-présidente du Collectif Interassociatif Sur la Santé (CISS) : « Il existe une liste de médicaments dont les grossistes – répartiteurs pharmaceutiques ne peuvent faire le commerce ailleurs en Europe »
Initiative toulousaine de création du groupe de réflexion « Princeps Occitan »
Intervention du Dr Marc UZAN, ancien médecin interniste, ancien chef de service dans un ESPIC (hôpital privé non lucratif), Médecin généraliste remplaçant.
– Dynamisme de la région avec 120.000 étudiants,
– Contexte avec des actions militantes sur différents sujets (exemple, l’abandon par le CHU de différents bâtiments),
– Idée de créer un groupe de réflexion à l’instar du groupe Princeps,
– Réunion constitutive du groupe « Princeps Occitan »,
– Souhait d’intégrer des représentants de l’ARS, des CPAM, des philosophes, des sociologues…
– Programmer un colloque régional en 2015,
– Réaliser un travail. Choix de la « déprescription chez la personne âgée de plus 75 ans avec plus de 3 médicaments sur l’ordonnance ».
Marc UZAN, à propos de la démarche des « médicaments essentiels » : « Nous en avons parlé au Pr Jean-Louis MONTASTRUC, Centre Régional de Pharmacovigilance et d’information sur le médicament de Toulouse, qui s’est mis en colère et a réagi en indiquant que c’était le travail des pharmacologues »
Jean-Claude SALOMON, Médecin, Groupe Princeps : « Le Professeur MONTASTRUC est le bienvenu pour participer à nos réflexions »
Jacques BIRGÉ, Médecin généraliste, Vice-président de l’association lorraine Antibiolor, Membre de la commission des recommandations professionnelles à la HAS : « Quelques points d’amélioration proposés pour la démarche d’élaboration de la liste des médicaments essentiels : le choix de la méthode (DELPHI) est questionnable ; l’inclusion de pharmacologues dans le processus de validation ; la pluridisciplinarité ; les médecins généralistes pas assez nombreux »
François PESTY, Pharmacien, Membre de Princeps : « Une critique que l’on peut formuler sur la démarche adoptée pour définir la liste de médicaments essentiels, concerne son empirisme, car elle repose sur les pratiques médicales, et non pas sur une approche scientifique basée sur l’EBM, les essais cliniques, les rapports bénéfices / risques et coût / efficacité. Pour illustrer le propos, 3 exemples concrets : la pravastatine, qui possède les meilleurs niveaux de preuve de toutes les statines en prévention primaire, n’a pas été retenue dans la liste. De même la sulfasalazine, dont l’association au méthotrexate et à l’hydroxychloroquine dans la polyarthrite rhumatoïde n’est pas inférieure à l’infliximab (+ méthotrexate). Ce qui n’a pas empêché l’anti-TNF-alpha d’être retenu alors qu’il est beaucoup plus onéreux… ; Le captopril, tête de file des IEC n’a pas été inclus dans la liste, contrairement à un sartan, alors même que 5 méta-analyses publiées ces 3 dernières années, dont 4 comparant IEC et sartans, concordent pour reconnaitre que les sartans ne sauvent pas de vies et n’évitent pas d’infarctus du myocarde contrairement aux IEC…»
Simon MENENDEZ, Médecin coordonateur en EHPAD : « Absence d’opposabilité et d’appropriation des travaux de la HAS sur les médicaments potentiellement inappropriés chez la personne âgée. Il existe néanmoins une porte d’entrée dans les établissements médico-sociaux, avec l’existence d’une liste préférentielle de médicaments. Il faut savoir néanmoins que seulement 17% des EHPAD ont défini une telle liste et qu’à ma connaissance aucun ne l’a appliquée… »
Jacques BIRGÉ : « Pourquoi ne pas faire une liste européenne de médicaments essentiels ? »
Florence AMROUCHE, Membre du groupe Princeps : « Le marché des génériques est contrôlé par les firmes pharmaceutiques »
Maïlys MICHOT-CASBAS, Praticien Hospitalier : « Chacun peut contribuer »